Les paysages culturels de notre région, riches en structures et caractérisés par une biodiversité élevée, n'ont pu être créés que par l'exploitation agricole. L'intensification de l'utilisation des terres, avec des monocultures sur des surfaces toujours plus grandes et l'utilisation d'engrais et de produits agrochimiques, s'y oppose. Elle est en grande partie responsable du fait que, depuis le milieu du 20e siècle, le paysage agricole moderne présente de moins en moins d'éléments structurels, d'habitats et de diversité biologique. Cette évolution touche également la capitale du Land, Wiesbaden, où les grandes cultures continuent de marquer de larges parties du territoire, en particulier dans la périphérie est. Cela a incité les chasseurs organisés et le service municipal de l'environnement à se pencher sur le sujet et à mettre en œuvre des mesures ciblées de protection des espèces.

Les espèces particulièrement visées par le projet de terrain (appelées espèces cibles) sont la perdrix et le lièvre, ainsi que différentes espèces d'oiseaux comme l'alouette des champs, la pie-grièche écorcheur et le bruant proyer. Le hamster commun, une autre espèce cible potentielle, a été identifié pour la dernière fois à Wiesbaden en 2009. Néanmoins, les partenaires du projet poursuivent également l'objectif de créer des habitats appropriés pour le hamster et de créer ainsi les conditions pour qu'il puisse être réintroduit à l'avenir.

Les mesures mises en œuvre dans le cadre du projet offrent des habitats et de la nourriture aux espèces cibles ainsi qu'à de nombreuses autres espèces. Pour ce faire, des surfaces fleuries seront aménagées dans les champs. Les agriculteurs qui mettent ces surfaces à disposition et les aménagent reçoivent les semences nécessaires et sont indemnisés pour les frais de traitement et le manque à gagner.

Afin de protéger les perdrix grises des prédateurs, les surfaces fleuries doivent être aussi grandes que possible (au moins 30 m de large). Comme les surfaces sont aménagées sur plusieurs années, elles offrent également de la nourriture et un abri en hiver ainsi que des possibilités d'hibernation pour les insectes.

Alors que la perdrix grise a subi un déclin de 90% de ses effectifs en Allemagne depuis 1980, les comptages effectués depuis 2019 dans la zone du projet montrent qu'à Wiesbaden Est, les mesures de protection mises en place ont eu un grand succès. Le nombre de perdrix grises est passé de 182 à 459 entre 2019 et 2023.

Pour le lièvre brun également, la population a nettement plus que doublé depuis 2018. La densité moyenne de la population, qui était encore de 12,5 lièvres pour 100 hectares en 2018, était de 42,2 à l'automne 2023 (la valeur de comparaison pour l'Allemagne en 2020 est de 15 lièvres pour 100 hectares). Des observations croissantes sont également signalées pour d'autres espèces : par exemple pour la bergeronnette printanière, la huppe fasciée, le bruant des roseaux, le bruant jaune, la fauvette grisette ou le hibou grand-duc.

Les succès obtenus et l'engagement de la communauté de gestion en particulier sont reconnus à plusieurs reprises. Ainsi, la communauté de gestion a reçu en 2018 le prix d'honneur de l'Etat pour l'aménagement de l'habitat, en 2023 le prix Wolfgang Ehmke et en 2024 la médaille d'or de la gestion.

Le point de départ a été un projet petit gibier mis en œuvre à partir de 2013 par l'association de chasseurs de Delkenheim et soutenu par l'Office de l'environnement. Un concept de territoire-habitat présenté en 2017 par l'association de gestion de Wiesbaden-Est (HGO) a finalement été transformé en 2018 en un projet de terrain de Wiesbaden-Est géré par HGO et l'Office de l'environnement.

Il s'agit de l'un des neuf projets de Hesse dans le cadre du programme spécial "Promotion des espèces caractéristiques des prairies", soutenu financièrement par le ministère de l'environnement de Hesse. Il est un exemple de la bonne coopération entre les chasseurs, les agriculteurs et la commune pour la promotion de la biodiversité.

La mise en œuvre de mesures d'habitat a débuté en 2016 avec 0,6 hectare de surfaces fleuries à Kloppenheim. Après le lancement du projet sur les champs, l'envergure du projet s'est considérablement et régulièrement accrue : en 2019, le projet comprenait déjà 82 surfaces de floraison d'une superficie totale de 20 hectares, 60 pour cent des surfaces ayant été mises à disposition par des détenteurs de droits de chasse de la HGO. En 2022, la superficie totale des surfaces fleuries était de 62 hectares, dont 74 pour cent ont été mis à disposition par les 22 exploitations agricoles participantes. La taille des surfaces fleuries individuelles a également augmenté de manière significative au cours des dernières années, passant d'une moyenne de 0,24 hectare en 2019 à 0,69 hectare en 2022.

Les territoires de chasse de la HGO couvrent tout l'est du territoire de Wiesbaden - du Rhin et du Main jusqu'à la crête du Taunus en passant par les contreforts du Main et du Taunus. Outre de vastes surfaces forestières ainsi que des zones d'habitation et de circulation, environ 4.800 hectares de terres ouvertes occupent une grande partie des territoires, avec une nette prédominance de terres arables. La desserte en infrastructures de transport par plusieurs autoroutes, routes nationales et régionales et voies ferrées ainsi que les zones d'habitation des quartiers de la banlieue est de Wiesbaden entraînent une fragmentation parfois prononcée des habitats.

Les expériences faites dans le cadre du projet de terrain de Wiesbaden-Est montrent que les efforts de promotion des espèces de terrain peuvent déjà donner des résultats significatifs en un temps relativement court. Comme la situation de départ était très mauvaise, surtout pour la perdrix grise, l'un des objectifs centraux pour les années à venir est de continuer à renforcer les populations et à les étendre à nouveau dans la zone du projet. Pour cela, il sera nécessaire de gagner de nouvelles surfaces afin d'obtenir une meilleure mise en réseau. Cela ne peut se faire qu'en étroite coopération entre les participants au projet, les chasseurs et l'administration, ainsi que les agriculteurs locaux, et avec le soutien de la présidence du gouvernement de Darmstadt et du ministère de l'environnement de Hesse.